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octobre 2011

Collection « Pôle fiction »

464 pages

8,20 euros

❤️ Chagrin du Roi mort (Le)

L’ile paisible de Petite Terre, non loin des immensités glacées du Grand Nord, est en deuil. Son souverain, le très aimé Holund, vient de mourir sans héritier, laissant son peuple orphelin.

C’est alors que deux évènements terribles viennent bouleverser ce petit pays uni : l’enlèvement inexplicable de Brisco Johansson, dix ans, fils d’un citoyen respecté et l’incendie criminel de la Grande Bibliothèque, symbole de la sagesse du roi Holund. Deux drames qui sonnent comme une menace dans l’esprit des habitants de Petite Terre. En eux grandit la crainte d’un retour du cruel Guérolf, neveu du roi Holund banni dix ans plus tôt : on murmure qu’il aurait fait assassiner Iwan, l’héritier naturel du Trône pour usurper sa place…

Tandis que le conseil des Sages se réunit pour élire son chef, une vieille paysanne exige de se faire entendre d’eux tous sur le champ : les révélations qu’elle doit faire sont d’une importance capitale…

« Le chagrin du Roi mort  » est une très belle fresque abordant les thèmes de l’amour (fraternel ou non), de la séparation, de la fidélité et de la guerre destructrice, en deux parties très différentes.

La première, roman épique et enlevé, raconte le drame de deux frères unis comme les doigts de la main, que le destin – ou plutôt la méchanceté des hommes – arrache l’un à l’autre et place à leur insu dans deux camps adverses. S’y entremêlent des révélations de secrets longuement enfouis, des courses poursuites, des recherches désespérées.

Le tout admirablement servi par des personnages loyaux, passionnés, émouvants ou drôles… et l’écriture délectable de l’auteur. La deuxième partie réunit les deux frères ( qui ignorent tout l’un de l’autre) à dix-huit ans. D’intensité dramatique aussi forte que la première, elle dépeint la montée vers l’inévitable rencontre d’Aleks et Brisco, que tout oppose à présent, au coeur d’une guerre dont la cruauté saute à la gorge. Mais c’est la psychologie des personnages, finement observée, qui prend ici le pas sur l’action, même si le roman n’en manque jamais.

A noter : la naissance d’un amour – pas seulement platonique – au coeur de l’un des frères, d’une poésie et d’une délicatesse remarquables. Merci à l’auteur de manier la langue française avec autant de talent : le bonheur de lire cette histoire bien construite en est décuplé.