En cette année 1198, l’hiver est particulièrement glacial dans le duché de Bretagne, convoité par le roi d’Angleterre Richard Coeur de Lion en guerre contre le jeune duc Arthur de Bretagne, son neveu. Les loups s’enhardissent sur les domaines d’Alain 1er d’Avaugour, comte de Goello, dévorant bêtes et gens. On murmure qu’un démon, créature pâle aux yeux rouges hante la forêt de Lanmor où se succèdent morts violentes et disparitions inexpliquées.
De sombres pressentiments s’emparent de Padrig le Jakez, guide des pèlerins de Compostelle depuis vingt ans, qui décide de prendre avec lui son fils de 14 ans, Armel, dont il veut faire son successeur. C’est un dangereux voyage qui commence pour le petit groupe de pèlerins décidés à marcher de l’abbaye de Beauport, près de Paimpol jusqu’à Saint-Jacques de Compostelle. Parmi eux, Alan de Lesneven, mystérieux chevalier à l’écu frappé d’un loup, mettra son épée au service du courageux Armel, quand ce dernier se retrouvera seul guide après l’assassinat de son père.
C’est une passionnante intrigue pour découvrir une part de l’histoire du duché de Bretagne, la formidable audace qui poussait tant de gens à accomplir à pied dans des conditions parfois extrêmes la démarche de foi d’un pèlerinage, la responsabilité du Jakez qui les guidait, les mille et un dangers qui les guettait au détour des chemins, mais aussi l’accueil reçu dans les monastères. Les annexes (mots et mesures du Moyen-âge, notices biographiques) présentes à la fin du livre sont indispensables, car le cadre historique est assez complexe. Mais on regrette l’absence d’une carte du duché de Bretagne avec l’indication de la route de Compostelle dans la région de Paimpol et Dinan.
La violence de certains épisodes ne convient pas aux lecteurs sensibles.
