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1979

« Le nouveau signe de piste »

185 pages

Enfants de Budapest (Les) : Journal d’un insurgé de quinze ans

Rappel historique : à la fin de la deuxième guerre mondiale, les pays d’Europe de l’Est, dont la Hongrie évoquée dans le livre, passent sous tutelle soviétique. Des gouvernements communistes sont partout mis en place et, inexorablement, la liberté des peuples est étranglée puis disparaît. L’amertume et la révolte montent mais le grand frère russe veille jalousement sur son pré carré.

Thomas Szabo, quinze ans, lycéen, vit à Budapest avec sa famille. Ce vingt-trois octobre 1956, comme s’ils s’éveillaient d’une nuit de dix ans, les habitants de la capitale sentent frémir dans leur ville un vent de liberté. Pour la première fois, on ose y distribuer des tracts pour une révolution hongroise, on peint des graffitis anti-soviétiques sur les murs, les drapeaux hongrois sont brandis, les gens sortent des maisons, se parlent ‘ La haine accumulée contre le régime communiste inféodé à Moscou et qui opprime ce peuple va éclater d’un instant à l’autre. Dans l’urgence, l’insurrection s’organise tant bien que mal. Des leaders se dégagent de la foule- officiers ou policiers séditieux, civils- et organisent l’armée hétéroclite de toutes les bonnes volontés qui veulent renverser le régime. Thomas en fait partie. Il appartient maintenant au Bataillon Corvin dont il dirige une patrouille de très jeunes gens comme lui. On dévalise des casernes de leurs armes, le mot « liberté » vole de bouche en bouche, l’excitation est grande, l’espoir aussi. Mais les chars soviétiques apparaissent et bientôt le combat commence. Ce qui pouvait ressembler à un jeu passionnant change de nature car les premiers amis tombent autour de Thomas. L’heure de vérité est là.

Ce livre est le récit véridique écrit par Thomas Szabo après les évènements. On y lit l’espoir fou de tout un peuple de se dégager de la domination soviétique, avec les moyens du bord en vérité très disproportionnés par rapport à ceux des russes et des factions communistes. Il est poignant d’accompagner la prise de conscience de Thomas et ses très jeunes compagnons : c’est un combat à mort qui leur est demandé. Le lecteur ne peut rester indifférent à cette impressionnante leçon de courage et de résistance à l’oppression. C’est une invitation à réfléchir sur le prix, parfois exorbitant, de la liberté de pensée. Ces évènements ne sont pas si anciens’Sans aller jusqu’à de telles extrémités, pour quelle cause aujourd’hui le lecteur serait-il prêt à bousculer sa tranquillité ?