Le 11 mai 1960, sous le ciel nuageux de Saint-Nazaire, le paquebot France, d’abord béni par l’évêque de Nantes, puis baptisé au champagne par Mme De Gaulle, glisse sur ses rampes de bois et entame ses premiers milles sur l’eau ‘
Ce bel album raconte bien la genèse de la conception d’un tel paquebot : comment déjouer la concurrence des avions qui traversent l’Atlantique en quelques heures quand la navigation prend cinq jours ? L’idée est de commencer ses vacances dès le premier jour, en profitant de ces quelques jours de voyage comme d’un séjour de détente et de loisirs, plutôt que de chercher le gain de temps. Par souci économique, on prend la décision de faire un gigantesque paquebot, plutôt que deux petits. Sur celui-ci, on trouve deux piscines, vingt-deux ascenseurs et deux cheminées de la taille d’un immeuble de cinq étages. C’est un véritable palace flottant, qui est exemplaire en matière de sécurité (plus aucune pièce en bois à bord, pour éviter les incendies) et d’innovations techniques (comme les stabilisateurs anti-roulis), mais aussi esthétiques. Tout y est conçu pour rendre le voyage le plus agréable possible : salles de jeux pour les enfants, pistes de danse, salons de musique, de coiffure, salles de sport, de spectacle, sans compter un bloc opératoire et même une chapelle.
Dés 9 ans, le bon lecteur prendra plaisir à découvrir toute l’histoire de l’épopée du France, avec des descriptions détaillées de l’organisation à bord et des illustrations colorées dans le style des magazines des années 60, jusqu’à sa deuxième et dernière croisière autour du monde, en 1974, où, devant le bilan déficitaire dû à la crise pétrolière et à l’essor du transport aérien, la Compagnie se résout à le désarmer et à le mettre en vente.
