Quand Maupassant fait encore rêver et réfléchir les jeunes lecteurs d’aujourd’hui…
Dans la cour de récréation de sa petite école de campagne, Simon est malheureux. Ses camarades le maltraitent parce qu’il vit seule avec sa maman. Il n’a pas de papa.
Droite et belle, elle ne laisse pas le forgeron indifférent mais c’est d’abord la main de Simon qu’il va prendre dans la sienne…
L’adaptation par Charlotte Moundic du texte original de Maupassant est excellente et très fidèle à l’esprit de cette nouvelle écrite en 1879.
Quant aux illustrations pleine page de François Roca, elles sont saisissantes. Les couleurs magnifiques entre turquoise et brun/roux ainsi que le travail des ombres ne laissent personne indifférent.
Mais ce sont surtout les expressions des personnages qui éclairent le sens du texte et vont au-delà de l’illustration : elles racontent. Par exemple quand Simon s’approche désespéré de la rivière dont les eaux profondes l’attirent un instant, François Roca, avec son talent exceptionnel, sait suggérer au loin la lumière et l’espérance. La puissante main du forgeron ne se pose t-elle pas à cet instant tragique sur l’épaule du petit garçon ?
Sous forme de grand album, il s’agit en fait d’une vraie histoire avec suffisamment de texte pour nourrir tous les lecteurs à partir de 8/9 ans, les plus grands et les adultes.
