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Une journée particulière avec Anne-Dauphine Julliand

Cette « journée particulière », c’est le 29 février, jour où Thaïs aurait eu huit ans si la leucodystrophie dont elle souffrait ne lui avait pas ôté la vie’ Alors, ce jour-là, si exceptionnel puisqu’il n’existe sur le calendrier que tous les quatre ans, sa maman s’accorde du temps, pour mieux se souvenir et être toute à elle ; avant de souffler les bougies en famille, avec son mari, Loïc, leur aîné Gaspard, leur seconde Azylis, également atteinte de cette même maladie, et Arthur.
Au fil des pages, on croise donc Gaspard, avec ses paroles toujours vraies, d’un aîné qui a grandi trop vite et qui pourtant reste un enfant ; Azylis et ses « baisers-papillon » ; Héloïse qui l’invite si gentiment à un goûter déguisé ; le livreur pour lequel le 29 février évoque la magie du quai 9 ¾ dans Harry Potter ; les voisines aux attentions qui sont autant de baumes sur les plaies ou les maîtresses dont le rôle dépasse largement les compétences purement scolaires. On croise encore Flora qu’un problème cérébral à la naissance empêche de marcher, de se lever, de bouger, mais qui a décidé de tout faire pour rendre les gens heureux ; et cette maman qui à la sortie de l’école est capable de dire la joie et la fierté que lui apporte sa fille malgré ses capacités neurologiques limitées ; et ce grand professeur de médecine qui prenant dans ses bras un enfant dont on n’arrivait pas à calmer la douleur disait « quand on croit ne plus pouvoir rien faire il reste l’amour ».
Anne-Dauphine Julliand évoque aussi sa rencontre avec son mari, et la reconversion professionnelle de Loïc. Elle décrit leurs relations empreintes d’affection, de tendresse, de respect, si précieuses pour affronter l’épreuve, tout comme elle rend hommage à ses parents et à ses beaux-parents.
Enfin, elle conclut qu’elle a compris aujourd’hui ce qu’était le vrai bonheur, celui qu’on décide d’accueillir chaque jour, loin du bonheur précaire dont on serait éternellement en quête.
Après le récit poignant de l’accompagnement de sa petite Thaïs vers la fin de vie dans [Deux petits pas sur le sable mouillé->2257] ,
Anne-Dauphine Julliand nous livre à nouveau un témoignage émouvant, toujours très bien écrit, d’ [Une journée particulière->2602] . A sa lecture, on a le sentiment d’enfiler des perles comme un trésor que l’auteur aurait choisi de partager et qu’en effet on ne peut garder pour soi. A diffuser largement !

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