Rien ne prédisposait Madeleine Delbrêl à mener une vie de « missionnaire » dans les banlieues rouges de Paris. Madeleine est en effet la fille unique et choyée d’une famille peu croyante. Son père, Jules, est un homme un peu farfelu mais grand amateur de littérature et de philosophie. A l’adolescence, Madeleine, qui a à peine quinze ans, fréquente le cercle des « amis de Montaigne », une sorte de salon littéraire, animé par un ami de son père. Il réunit des personnes qui aiment discuter littérature et philosophie. Remarquée pour son intelligence, Madeleine est souvent invitée et s’éloigne peu à peu de la religion qui lui paraît alors « ringarde ». Elle devient athée.
Mais à 20 ans, lors d’un passage en l’église Saint-Dominique de Paris, Madeleine est « éblouie par Dieu ». Il devient le centre de son existence, plus important même que sa propre vie. Après réflexion, elle comprend qu’elle est appelée à travailler pour Dieu non pas dans un couvent mais au milieu du monde. Aidée et conseillée par le père Jacques Lorenzo, elle s’engage dans le scoutisme. Puis, en tant qu’assistante sociale, elle s’installe à Ivry, une banlieue communiste extrêmement pauvre, où elle fondera une communauté dont le rôle est de rencontrer les gens et devenir leurs amis.
Dans un style alerte et très accessible, Elisabeth de Lambilly nous permet de découvrir la sainteté d’une femme ordinaire, celle qu’on aurait pu surnommer la « mère Teresa d’Ivry. »
A 10 ans, elle écrivait déjà : « Quand je serai grande, je tâcherai de convertir les personnes qui ne goûteront pas encore la douceur que procure la religion. »
« Chaque matin, on trouve son prochain ; son plus proche prochain qu’on voit tous les jours. C’est à travers lui qu’on salue le Seigneur.«
