Le Saint-Malo, navire de commerce lourdement chargé de marchandises, fait route vers les Indes. Dans la cale, le Capitaine Brau de la Noue a fait discrètement entreposer, au risque de mettre son vaisseau en danger, des caisses d’explosifs qu’il compte débarquer sur l’île de la Grande Comore. Ceci à la suite d’une promesse secrète faite à la belle Souni et à son peuple deux ans plus tôt, de les aider à repousser les sauvages attaques des pirates Madécasses. Pendant la courte escale, le plan de défense est soigneusement mis en place et les Comoriens retiennent leur souffle en attendant l’assaut. Alors qu’un calme plat oblige le Saint-Malo à différer son départ, des hordes de pirates pagaient en silence sur leurs longues pirogues. Bientôt ils abordent la plage à l’autre bout de l’île’ Ni la belle Souni, ni Tête d’Or le sanguinaire chef des Madécasses, ni l’équipage du Saint-Malo n’imaginent un seul instant quel coup du sort va enchevêtrer leurs vies.
En matière d’aventures, on est vraiment bien servi dans ce bon roman très divertissant et bien écrit. On trouve en toile de fond une évocation des compagnies maritimes de commerce au XVIIIème siècle et de leurs expéditions- compter deux bonnes années aller-retour- pour rapporter épices, étoffes, pierres précieuses. La vie à bord y est très bien décrite : la hiérarchie du capitaine au mousse, les manoeuvres en mer, les moments forts, la lassitude. Et sur cette trame, une épopée tourbillonnante, de Lorient à Pondichéry vécue par des caractères forts qu’ils soient masculins ou féminins. La rédemption du cruel chef pirate est assez invraisemblable mais on veut y croire et on vibre à l’unisson. A noter : une course poursuite palpitante entre les deux héros principaux, particulièrement réussie.
