Le jour de son quatorzième anniversaire, Enola doit se rendre à l’évidence : sa mère a bel et bien disparu. Les recherches méthodiques à travers le parc du manoir et les villages environnants sont restées vaines : pas l’ombre d’une trace de la fantasque Lady Vernet Holmes, éperdument imprégnée des théories féministes de l’époque victorienne et du combat des suffragettes.
La mort dans l’âme, la jeune fille se résout à alerter ses frères Mycroft et Sherlock qu’elle n’a pas revus depuis la mort de leur père… dix ans plus tôt !
Alors que Mycroft, consterné par la libre éducation de sa sœur, décide de l’envoyer en pension, Sherlock (car il s’agit bien du fameux détective Sherlock Holmes) attaque l’enquête. Avec toutefois une longueur de retard sur Enola. Car la jeune fille, qui a oublié d’être sotte, commence à détecter nombre d’indices laissés à dessein par sa mère, à son intention exclusive… Avec un pincement au cœur, Enola comprend qu’il s’agit d’une disparition volontaire. Elle s’accroche à l’espoir de faire revenir sa mère, si originale soit-elle. Décoder le message maternel et fausser compagnie à ses frères : un vrai défi pour Enola, à la mesure de ses capacités.
Très bonne idée de l’auteur : une petite sœur pour Sherlock Holmes ! De la même trempe , aussi intelligente, aussi raisonnée, aussi méthodique… et l’intuition féminine en prime. Nancy Springer réussit avec talent ce premier tome des enquêtes d’Enola. Elle y dépeint avec astuce la bonne société anglaise du XIXe siècle, entre rigidité et grain de folie.
Belle écriture au vocabulaire choisi, au style très adapté à son sujet.
Nous déconseillons fortement Enola Holmes et l’élégante évasion (avril 2023).
