Elle n’a que quatorze ans. Et alors ? Est-ce que c’est une raison pour ne pas savoir observer, réfléchir, déduire et conclure ? Percer des mystères ? Confondre des imposteurs ?
Il faut dire qu’elle a de qui tenir, la jeune Enola : son frère s’appelle Sherlock. Sherlock Holmes. La petite dernière de la famille est un phénomène de débrouillardise et d’intelligence, de ténacité aussi. Parce que sa mère a mystérieusement disparu et que ses frères veulent l’enfermer en pension, Enola s’échappe et se cache à Londres (pas très conventionnel en cet fin du XIXè siècle, en pleine époque vctorienne).
Comme la jeune fille a ouvert un « cabinet de recherches » sous un faux nom, elle se retrouve bien vite confrontée à l’inquiétante disparition d’une jeune lady, disparition tenue secrète par ses parents pour ne pas ternir l’honneur de la famille. De quoi compliquer encore une situation déjà délicate, mais rien ne rebute Enola ! Changeant d’apparence et d’identité comme de chemise, la très jeune détective s’attaque au problème et rien ne la fera lâcher prise.
Voici une héroïne qui n’a pas froid aux yeux ! L’auteur a eu cette idée rigolote de donner une petite soeur intrépide au grand Sherlock Holmes. Enola (anagramme d’alone : seule) passe du Londres des beaux quartiers aux bas-fonds de la ville, prétexte à une petite peinture sociale de l’époque : aristocrates, ouvriers pauvres, agitateurs communistes, suffragettes.
Le style est à dessein un peu suranné pour mieux dépayser. Qu’importe si l’enquête est parfois un peu compliquée : le plaisir de croiser Sherlock en grand frère soucieux et le tempérament de feu de mademoiselle Holmes vont conquérir à coup sûr le lecteur.
Nous déconseillons fortement Enola Holmes et l’élégante évasion (avril 2023).
