A l’approche de ses quinze ans, Enola, brillante petite soeur de Mycroft et Sherlock Holmes, a deux buts dans la vie : mettre ses qualités de détective au service de son prochain et échapper à ses frères.
En effet, depuis la disparition de leur mère, ceux-ci veulent à tout prix l’enfermer en pension pour en faire une jeune fille accomplie. Au grand dam d’Enola qui n’a pas la moindre intention de se laisser mettre en cage ! Cachée dans la grande ville de Londres sous un nom d’emprunt, elle vole au secours de ceux qui en ont besoin. Et voilà justement qu’au détour d’Oxford Street, le regard éperdu d’une jeune lady de sa connaissance met ses sens en alerte. Ramassant prestement l’éventail abandonné par celle-ci à son intention, Enola réalise qu’elle tient là l’unique indice d’une affaire crapuleuse. La fine mouche commence l’enquête.
Toujours la même qualité d’écriture (et de traduction de Rose-Marie Vassallo), le même soin, par la caricature parfois, à éclairer les lectrices sur la vie des femmes au XIXè siècle, la même pudeur charmante de la demoiselle à parler de certains sujets (bien anodins aujourd’hui), l’inscrivant tout à fait dans son époque et son éducation, les mêmes touches d’humour anglais et l’ingéniosité grandissante de miss Holmes à se tirer des pires situations.
L’héroïne est sympathique et touchante car, au-delà de ses qualités hors du commun, elle souffre de sa solitude et de l’éloignement de sa famille. On notera l’admiration naissante mais muette de Sherlock pour sa jeune sœur. Un rapprochement fraternel se profile-t-il ?
Nous déconseillons fortement Enola Holmes et l’élégante évasion (avril 2023).