Dans un village de bord de mer, où tous les habitants allaient à la messe, seul le vieux Mathias restait dehors, devant sa maison à écouter les vagues. Il intriguait les femmes pieuses par sa mécréance mais d’autres admiraient en lui son esprit d’enfance. Le vieil homme passait beaucoup de temps à arpenter les marais et rire avec ses petits camarades qui l’aimaient profondément. Un jour, arriva un petit inconnu, brun et vêtu d’un manteau blanc, pieds nus, comme les autres enfants du village mais dont le visage brillait comme le soleil. Son nom était Iosagan. Son père ? « le Souverain du monde » répondit l’enfant au vieillard. L’enfant dut partir mais promit de revenir dans la nuit. C’est en effet lui qui vint avertir le curé d’aller vers la maison de Mathias, pour son passage au Ciel.
Un premier conte qui donne le ton de ce recueil : ici ce sont les bons et les humbles qui ont la première place.
Quelques pages plus loin, le lecteur sera peut-être intrigué en découvrant une maman installer une bassine sur la table de la cuisine pour le bain d’un prêtre. Nous découvrons avec bonheur et émotion, au fil des pages, le portrait touchant d’un petit garçon jouant au prêtre dans sa chambre.
Qui ne sera pas ému ensuite par le petit Jeannot parlant aux oiseaux… au point de « partir avec eux » à l’heure des migrations vers l’autre monde ? Ou encore par la poupée Barbara, qui sauva la vie de sa maîtresse, endormie trop près du feu ?
L’auteur peint des portraits de belles personnes, soucieuses du bien, essentiellement des mères, des enfants et des prêtres.
Un livre, à lire à haute voix, ensemble, petits et grands, comme jadis, le soir à la veillée, pour se laisser imprégner de merveilleux chrétien où la mort, la vie, et le partage ne sont pas tabous. Le tout, dans un cadre verdoyant, au bord des falaises irlandaises, dans le soleil et l’humidité des pâturages ou devant l’âtre des vieilles maisons.
Un magnifique voyage à vivre dans l’Irlande de l’auteur, Patrick Pearse, (1879-1916), premier président de la république d’Irlande en 1916. C’est lui qui a proclamé la déclaration d’indépendance de l’Irlande, lors du soulèvement de Pâques 1916 « Au nom de Dieu et des ancêtres », à l’issue duquel il fut fusillé. Il a fondé la première école en gaélique. Les irlandais, nous indique l’éditeur, le considèrent aujourd’hui comme un martyr dont le sacrifice permit à l’Irlande d’accéder réellement à l’indépendance en 1923.
