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Octobre 2007

351 pages

environ 14 €

Journal d’une sorcière

Mary, toute jeune fille, assiste impuissante à l’exécution de sa grand-mère condamnée pour sorcellerie en 1659, en Angleterre, à la fin de la dictature de Cromwell. Pour sauver sa vie, elle embarque pour le Nouveau Monde avec tout un groupe de puritains qui fuient la chute d’Olivier Cromwell et le retour du catholique Jacques II. Toute la méfiance et la dureté puritaine sont exacerbées par le danger et Mary, étrangère « rajoutée » au groupe est particulièrement visée : elle s’apercevra vite que les superstitions et les soupçons ne feront que la poursuivre’ Comment se faire accepter dans une communauté de puritains menés d’une main ce fer par un Révérend sûr de sa bonne « foi ».

Ce roman, « prix Sorcières 2003 », palpitant et fort bien écrit, retient l’attention, mais il suscite des réserves et mériterait une discussion avec des adultes après sa lecture. En effet le problème de la « sorcellerie » est délicat, de même il serait souhaitable de connaître et le contexte historique et le phénomène du puritanisme. Après la rupture avec Rome, le protestantisme s’est parfois émietté en nombreuses communautés sectaires, repliées sur elle-même où l’autorité absolue des pasteurs pouvait aller jusqu’à faire régner une forme de terreur’ D’autre part, il était inimaginable pour les premiers colons qu’une blanche épouse un indien tant la différence de civilisation était grande et tant on redoutait la cruauté raffinée des indiens qui faisait partie intégrante de leurs moeurs’

Le terme de « sorcière » est en fait l’accusation portés par les gens du village où vivait la jeune Mary et sa grand-mère : sorcière, car connaissant les herbes qui guérissent bêtes et gens, victime du soupçon, de l’ignorance, de la jalousie.

Le débarquement se fait à Salem, à l’endroit même où aura lieu quelques années plus tard le drame des « sorcières de Salem ».
Il est nécessaire de bien comprendre que l’histoire se déroule chez les puritains, dans un climat sectaire: autorité absolue des pasteurs, ignorance, crainte du nouveau monde : « un grand oeil est peint sur la chaire. Dieu nous observe sans relâche » Mary sait lire, écrire, elle se promène seule dans les bois et on comprend vite l’attirance mutuelle entre elle et un jeune indien. Donc tout est propice pour faire éclater le scandale, malgré le soutien bienveillant de certains membres de la communauté qui ont l’intelligence du coeur.

Si l’héroïne parvient à sauver sa vie, le roman s’achève douloureusement par l’apparition de phénomènes de sorcellerie, tout à fait semblables à ce qui se passera quelques années plus tard à Salem.