Li Mei , suivante dans la Cité interdite (1692-1693)

C'est un honneur, pour une famille mandchoue, que l'une de ses filles soit choisie comme suivante au Palais Impérial de Pékin. Li Mei, quatorze ans, a beau le savoir, son coeur est lourd à en pleurer. Car cette séparation d'avec sa famille, si elle n'est pas définitive, va durer des années. Et la jeune fille comprend bien vite qu'il lui faut cacher sa peine derrière un perpétuel sourire, qu'elle doit une obéissance totale à la « tante » chargée de l'éduquer, que le moindre faux pas peut lui coûter la vie ou déshonorer sa famille. Cependant, grâce à son journal intime et son amie secrète, les jours deviennent moins lourds à porter. Li Mei découvre la vie à la Cour, sa hiérarchie, ses eunuques, son étiquette d'une extrême rigidité, mais aussi les récompenses accordées au dévouement et au travail bien fait. L'auteur a judicieusement choisi cette période de la dynastie Qing, aux alentours de 1690, qui correspond au règne de l'Empereur Kangxi en Chine et à celui de Louis XIV en France : la vie de Li Mei semble donc moins hors du temps. Au tableau très intéressant de la vie à la Cité Interdite, des coutumes et des fêtes, s'ajoute l'évocation des liens tissés entre la Cour de Chine et celle de France par l'entremise de pères Jésuites, grands scientifiques et grands religieux, qui surent se faire admettre au royaume de Chine et s'y implanter.