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mai 2023

collection « Le temps retrouvé »

378 pages

11,50 euros

Journal des prisons de mon père, de ma mère et des miennes

En 1793, pendant la Terreur, Madame de Duras, arrachée à son château et à sa famille, fut internée à Chantilly, demeure de la famille de Condé, transformée en prison révolutionnaire. En ce lieu, elle fit l’apprentissage de la famine, du froid, de la promiscuité et, bien sûr, de la privation de liberté. Mais ce n’était que le début d’un chemin d’effroi et de misère, car, quelques mois plus tard, elle fut transférée dans une charrette à l’air libre avec toute une cohue hétéroclite, à Paris, à la prison de l’Abbaye. Là, elle retrouva, en pire, les conditions de vie de Chantilly, mais surtout, elle fit connaissance avec la peur atroce d’un danger imminent. En effet, chaque jour, une charrette venait prélever, dans cet endroit, un contingent de prisonniers choisis aléatoirement par le tout puissant Comité de Salut Public, pour le conduire à la guillotine.

Ce témoignage particulièrement touchant est écrit avec toute la sensibilité féminine et son attention aux détails, qui le rend si vivant. D’ailleurs on peut remarquer que les plus intéressants mémoires de l’époque ont été écrits par des femmes, telles que la marquise de La Tour du Pin et la marquise de la Rochejaquelein qui ont survécu toutes les deux quasi miraculeusement aux périls qu’elles ont traversés. Leur foi leur a permis de garder l’espérance et leur charité les a tournées vers les autres en s’oubliant elles-mêmes. Ces récits sont très accessibles aux lecteurs contemporains car ils sont bien écrits, émaillés de tableaux et de portraits, par des auteurs qui savent exprimer leurs émotions et leurs sentiments avec beaucoup de nuances, les événements tragiques traversés s’étant gravés profondément et nettement dans leurs mémoires.