Par votre don, soutenez notre travail

décembre 2020 (première édition 2000)

720 pages

25 euros

imprimé en France

❤️ Ondine. L’intégrale

A l’évidence, les bonnes fées se sont penchées sur le berceau d’Ondine de Vieillecour. Beauté, intelligence, fortune, talents de toutes sortes s’incarnent en cette jeune fille de 20 ans, étudiante à l’Institut Catholique de Paris, que ses innombrables succès ont rendue égoïste et trop sûre d’elle-même.

Pourtant, prend corps en elle une insatisfaction profonde, que les soirées de rallye dont elle est la reine ne sauraient combler. Ainsi la rencontre avec « Chat », chef de troupe à peine plus âgé qu’elle, et de ses scouts, va être déterminante. Elle entrevoit alors la richesse d’âme, la vie droite, l’amitié solide dont elle avait soif sans le savoir.

L’idéal chrétien qui habite le quotidien de ses nouveaux amis l’attire et la décide à changer de cap. Cependant, les ruptures ne se font pas sans douleur et c’est entre joie et larmes, drames et élans d’espérance, qu’Ondine progresse. C’est ainsi que mille aventures et rebondissements jalonnent un parcours courageux, permettant à l’auteur d’accrocher son public et de l’entraîner jusqu’à l’essentiel, la conversion d’une jeune fille, aujourd’hui.

Les trois tomes d' »Ondine » parus de 1998 à 2000 sont ici réunis en un tome (Ondine, Le Lys écarlate et La Valse lente) avec en fin d’ouvrage des bonus pour découvrir Ondine autrement et une interview de l’auteur.

Pourquoi un tel succès dans la durée ? Si, au point de vue de la forme, quelques maladresses comme des manques de nuances, des situations un peu caricaturées et quelques clichés peuvent agacer, il faut savoir, au-delà de ce qui est superficiel, discerner la vraie profondeur de ce roman.

Sur le fond d’une belle histoire d’amour menée mezza voce, il met en scène une jeune fille qui cherche l’unité entre ce qu’elle vit et ce qu’elle croit, et ce qui se construit pas à pas. Outre les bienfaits de la conversion d’Ondine pour elle-même, par un effet « tache d’huile », elle entraîne avec elle certains de ses amis. Ainsi, dans la mesure où l’action se passe en partie dans un cadre préservé tel qu’il l’était dans la fin des années 90, il y a évidemment bien des ressemblances avec eux-mêmes qui pourront interpeler les lecteurs. Ce sont les problèmes auxquels les jeunes sont confrontés qu’aborde ce livre :

Le choix des amis et l’importance du milieu dans lequel on baigne… ou on choisit de baigner.

Si l’on sait que le bien est contagieux, tout comme la médiocrité, il est nécessaire que les jeunes ne se croient pas si forts que les autres ne pourront pas les influencer malgré eux. Il faut donc qu’ils apprennent à reconnaître ceux qui les feront grandir.

Le courage d’être ce que l’on est (…et personne ne dit que c’est facile !) finit par forcer le respect et l’admiration.

La mort d’un ami : c’est le secret de « Chat » qui l’habite et qui l’accable. Avec beaucoup de justesse l’auteur évoque le sentiment de culpabilité du scout et le secours qu’il reçoit de son père spirituel.

L’accident, la souffrance, le handicap. Sans dévoiler l’histoire, il faut savoir qu’Ondine est victime d’un grave accident qui la laisse en piètre état. Elle passe donc par la révolte et le découragement. Mais elle découvre aussi les trésors de l’amitié fidèle, elle aiguise sa volonté… et, bien entendu, elle s’interroge sur le sens de cette épreuve pendant les longs jours d’impuissance.

Le suicide : pire que la douleur, pire que la perte de ses facultés élémentaires, existe la solitude, qui, dans ses moments d’épreuve épouvantable, peut pousser un jeune à « en finir ». Ondine s’ouvre à la détresse de qui est moins soutenu qu’elle, elle arrive à se détacher d’elle-même et de ses propres blessures (physiques et morales) pour secourir un autre malade.

Bien d’autres thèmes encore sont abordés dans ce roman qui méritait une belle réédition.