Le 3 décembre 1943, Ernest Kaltenbrunner, le terrible chef de la Gestapo, signa un décret contre « l’activité de l’action catholique française au sein des travailleurs civils français dans le Reich ». Cela entraîna l’arrestation et la déportation des scouts, membres de la JOC ainsi que des prêtres clandestins qui assuraient le soutien spirituel de leurs compatriotes envoyés en Allemagne pour le STO (Service du Travail Obligatoire). Parmi eux, se trouvait un prêtre du diocèse de Versailles, l’abbé de Porcaro.
Pierre de Porcaro était né le 10 août 1904 à Dinan. Son père, militaire, meurt pour la France en 1916. La famille s’installe à Versailles ; c’est dans cette ville que Pierre rentre au séminaire. Il est ordonné prêtre en 1929. Vicaire à la paroisse de Saint-Germain-en-Laye, il s’illustra particulièrement dans la pastorale des jeunes et anima avec ardeur le patronage, appelé le « Trait d’Union ». Acteur de théâtre hors-pair, bon camarade, gai et dynamique, il mit toute son énergie au soin des âmes.
Le 10 avril 1943, Mgr Roland-Gosselin, évêque de Versailles lui demande de partir pour être aumônier des travailleurs en Allemagne, à la suite des prêtres partis avec la Mission Saint-Paul. La réponse de Pierre est immédiate :
« Au final, est-il besoin de réfléchir ? L’évêque émet un souhait : n’est-ce pas Dieu qui me parle par lui. (…) La discussion n’est pas possible. Demain matin, je vais à Versailles. Je dis « oui » d’avance. »
« En toute confiance, en tout abandon, en tout amour, j’offre au bon Dieu cette nouvelle tranche de vie, peut-être la dernière. Comme il veut ! »
Cette acceptation rapide le mena jusqu’au sacrifice suprême et à la mort, foudroyé par le typhus contracté auprès des détenus en détresse qu’il venait assister. Martyr de la foi, il compte parmi les « Cinquante » béatifiés à Notre-Dame de Paris le 13 décembre 2025.



