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mars 2022 (première édition 1884)

157 pages

10,30 euros

❤️ Stéphanette

Quelques années après la Révolution française, les conséquences de la Terreur sont encore tangibles dans les familles endeuillées et bouleversées. Au cœur de la ville d’Angers, un vieux brocanteur bourru et peu causant propose tout un bric-à-brac d’objets et de meubles appartenant au temps de l’Ancien Régime, qui semble révolu. Quels destins brisés derrière ces témoins du passé ? Le vieux marquis Merlin de la Hansaye, qui s’est battu pendant toute la guerre de chouannerie en Vendée et dans le Haut Anjou, est irrésistiblement attiré par un délicat miroir de Venise qu’il observe souvent du dehors. Quand il pénètre enfin dans l’antre du brocanteur et se saisit de l’objet, la douleur de la perte de Madame de la Tremblaye, sa sœur guillotinée, ressurgit brutalement. Cette glace lui appartenait ; au dos, il est gravé à la pointe d’un canif ou d’une épingle « 18 pluviose an II – Adieu ».

Si cette acquisition est l’occasion pour le marquis d’une forte émotion, elle marque aussi la rencontre avec Stéphanette, la fille du brocanteur, si belle et noble de manières, par contraste avec ce rustre. Le vieux chouan n’est pas le seul à avoir remarqué la jeune fille. Son neveu d’adoption, Jean, petit clerc de notaire, ne manque jamais de passer devant la vitrine encombrée pour y admirer le doux trésor qui fait vibrer son âme, la belle Stéphanette.

Mais rien n’est simple dans les histoires d’amour romanesques. De malentendus en révélations, ces cœurs vont se chercher et un amour impossible va peut-être trouver une issue inattendue.

Le regard de René Bazin sur ses personnages, sur les lieux et les périodes historiques, est toujours empreint d’un grand souci de véracité, d’une part, et de respect des sensibilités et de délicatesse. Par petites touches, il dessine un tableau fascinant, fait de liens entre les personnages, sur une toile de fond extrêmement précise. Ainsi le lecteur imagine les scènes comme s’il les avait vécues et approche des caractères et des figures auxquels il s’attache naturellement.

René Bazin (1853-1932), académicien strict et rigoureux, n’a pas son pareil pour évoquer les jeunes filles, leur noblesse de cœur, leur beauté, la qualité des sentiments et « ce qui fait l’âme grande« . C’est aussi un maître en psychologie. Découvrez-le !

(article paru dans Actuailes n°157 – 8/02/2023)