Parfois, au sujet d’un événement historique, un seul livre suffit. A lui seul, il résume tout. Les autres ouvrages pourront apporter moult détails et précisions, l’essentiel a été dit. Car ce livre sort du coeur et des tripes de celui qui l’a écrit et il y a quelque chose de génial en lui.
En ce qui concerne « la Grande Guerre » ce livre est, indubitablement, l’ouvrage de Maurice Genevoix « Ceux de 14 ».
Voici ce qu’en disait la critique Salsa Bertin : « Sur les champs de bataille, à l’heure où Alain-Fournier (l’auteur du « Grand Meaulnes ») tombait sous le choc des armes, un nouvel écrivain, tout juste sorti de Normal Sup, naissait à lui-même : Maurice Genevoix. A la tête de sa section du 106ème d’infanterie, aux côtés de ses soldats qu’il aime, qu’il regarde vivre et mourir depuis des mois, le sous-lieutenant Genevoix est blessé aux Eparges en 1915. Incité par son éditeur, il commence à écrire. « Ce que nous avons fait, c’est plus qu’on ne pouvait demander à des hommes, et nous l’avons fait. »
Son premier opus, « Ceux de 14 », est une oeuvre décisive et magistrale, un récit à chaud, beau, juste, écrit pendant la guerre et juste après ; l’image d’une France meurtrie, décimée, brisée, mais, bien au-delà, le récit d’une France héroïque.
Avec Genevoix, nous descendons dans les tranchées, avec lui on entend les cris, les plaintes, le sifflement des balles, on sent l’odeur fétide de la mort, on ressent le froid et la faim. Le miracle est de faire sourdre de l’horreur une tendresse déchirante qui jaillit à chaque page du grand drame en cinq actes de « Ceux de 14 ».
C’est cette dimension d’amour qui fait de ce récit si réaliste le meilleur témoignage, par ailleurs écrit dans une langue admirable, sur ce mystère de souffrance que fut la Guerre de 14.
Cette édition, préfacée par Michel Bernard et suivie d’un dossier réalisé par Florent Deludet, comprend des photographies du texte censuré, des carnets de Genevoix, de sa correspondance et de ses « camarades du 106 », véritables héros de ce récit. Il s’agit de la réunion des quatre volets de la fresque romanesque de Maurice Genevoix, inspirée de son expérience de combattant durant la Première Guerre mondiale.
Des éditions abrégées existent pour un jeune public.
Voir « J’ai Lu » (2014)