Christian Florescu, âgé de dix-sept ans, vit à Bucarest en Roumanie, en 1989. Ce pays est alors dirigé par le couple Ceausesçu, sous le joug d’une tyrannie communiste parmi les plus répressives d’Europe de l’Est.
Pour le faire chanter, la Securitate l’accuse d’avoir vendu un timbre et accepté une devise étrangère, un dollar qui plus est. Il devient alors un informateur, un petit espion au service de la Securitate. Crainte et culpabilité l’envahissent. Une part de lui-même est profondément abîmée par la trahison à laquelle il a été contraint. « En trahissant les autres on se trahit soi-même. »
Il prend peu à peu conscience de l’étau qui enserre le pays tout entier et mène les hommes et les femmes de ce pays vers la folie. En réalité, voir clair est une punition supplémentaire, un fardeau de plus. « Nous sommes punis d’être sains d’esprit. »
D’une grande maturité, il rêve d’être écrivain et consigne ses pensées interdites dans un petit carnet. Sa vie de lycéen est jalonnée de petites victoires comme boire un Coca-Cola, voir un film américain, mais aussi de grandes douleurs : observer son grand-père si subtil, la seule personne qui le comprenne, s’étioler du fait d’une leucémie et mourir battu à mort, découvrir la trahison au cœur même de sa famille.
Quand les États voisins se libèrent du joug communiste, l’espoir renaît. En octobre 1989, les étudiants roumains se révoltent, Christian n’a plus rien à perdre. Il se joint à eux.