« Le malheur côtoie le bonheur ». C’était une maxime de la sagesse populaire qui savait que tout est transitoire sur la terre, ce qui empêchait, d’ailleurs, de sombrer dans la folie de la jalousie. La vie de Charles et de Zita de Habsbourg en est un exemple emblématique car leur destin de jeunes mariés comblés fut précipité, en peu de temps, dans l’abîme de l’exil, de l’abandon, du dénuement, et, pour Charles, de la mort.
Elizabeth Montfort livre un regard de croyante sur cette histoire en retraçant « l’itinéraire spirituel d’un couple », montrant combien Charles et Zita partagèrent même foi, même bonté, même abnégation, même abandon, en s’appuyant l’un sur l’autre. Les vertus chrétiennes vécues par Charles ont été reconnues par l’Eglise catholique qui l’a canonisé. Elles le seront peut être pour Zita dont la cause est examinée.
A ce regard spirituel, le lecteur peut joindre une réflexion historique, car, enfin, avec le recul du temps, comment ne pas s’interroger sur le fait que le peuple autrichien (ou ceux qui le représentaient) ont rejeté un souverain chrétien épris de paix et soucieux de justes réformes, pour se précipiter, 20 ans après, dans les bras d’Hitler ! Et encore maintenant, il n’est pas inutile de constater que des territoires autrichiens sont devenus italiens et que la Hongrie a perdu 1/3 de sa surface à l’issue de la Guerre de 14 et du démembrement de l’Empire d’Autriche.
Ses conséquences sur l’éclatement de la seconde guerre mondiale ne sont toujours pas effacées. Cela fait partie de la démarche historique de s’interroger sur les conséquences des idéologies sur le destin des peuples.
Bons lecteurs à partir de 16 ans.