Muré dans sa colère, Armand n’a pas su dire aurevoir à son père partant au Front. L’injustice de cette réaction lui saute aux yeux, mais trop tard. Quand il intercepte la dépêche annonçant que son père est porté disparu, il ne peut rester inactif à Paris. Trop jeune pour être mobilisé, il trouve le moyen de devenir la mascotte d’un régiment au plus près du feu.
Accompagnant un camarade grièvement blessé vers un hôpital à l’arrière, il fait la rencontre d’un ange, Blanche. Cette infirmière de la Croix-Rouge le conduit à un homme profondément abîmé, au visage défiguré et l’âme meurtrie, sa « petite momie ». Qui se cache sous les bandelettes, dans un mutisme absolu ?
Restée à Paris dans la chapellerie familiale, Lucie, la maman d’Armand, se sent abandonnée par son fils. Cette âme créative, amoureuse, ne peut plus faire taire sa soif de comprendre l’absence de ce fils chéri, croyant avoir aussi perdu son époux, son cher Léopold.
La guerre brise les corps, les âmes et les amours. Mais quand la Providence s’en mêle, les fils peuvent parfois se retisser au-delà des espérances.
Dans un style vigoureux, avec des dialogues parfois crus, Peggy Boudeville suscite l’émotion et la compassion pour ces soldats aux chairs broyées. Des sources historiques détaillées en fin d’ouvrage sont un vrai plus.
Un roman qui se dévore sans effort, tant les destins sont prenants.