Parce que sa mère, la Comtesse de Montfort, la confie aux soins de Victorine, nourrice et seconde mère – pour ne pas dire première – la jeune Catherine grandit avec son frère de lait Jean, en dépit de leur différence sociale.
Quand ses parents se souviennent qu’ils ont une fille, il est trop tard : l’attachement pour Victorine et Jean est devenu le plus fort dans le cœur de Catherine. La bonne Victorine n’est-elle pas la bonté et le bon sens incarnés ? Jean, le compagnon de jeux et d’entraînement le plus fidèle et charmant ?
Comment ces deux jeunes gens vont-ils échapper à leur condition d’origine et reconnaître le sentiment qui les anime ? Voir clair en soi quand on a un tempérament fougueux et jaloux comme Catherine n’est pas aisé. Exprimer ses sentiments en vérité et comprendre ceux des autres non plus.
Ce premier volet d’une histoire romanesque est difficile à dater quant au style d’écriture. Les psychologies sont bien dépeintes ; le contexte des prémices de la Révolution est incarné par des personnages secondaires comme le délicieux curé de cette paroisse de province et l’ami de Jean attiré par les Lumières.
Les différences sociales ne sont pas utilisées à des fins manichéennes, ce qui est reposant mais aussi constructif et plausible, surtout quand Monsieur le Comte préfère la chaleureuse compagnie de la cuisinière, la vieille Victorine, à la froideur égoïste de son épouse, ce qui est assez sympathique.
A suivre dans un deuxième tome, cette histoire romanesque satisfera le désir de lectures saines des jeunes filles dès 14 ans aimant l’histoire et les récits qui prennent leur temps.
