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novembre 2015 (première édition 2010)

64 pages

18 euros

❤️ La Maison

A travers l’histoire d’une maison dont la date de construction, 1656, est gravée sur le linteau de la porte, c’est l’histoire d’une famille, d’un village avec les moissons et les vendanges, la bénédiction par le curé et les petits clercs en rouge qui se font mordre les mollets par les oies, des départs à la guerre, des deuils et un jour l’abandon

La maison semble vivante, elle traverse ces périodes de joies et de peine en supportant son sort. On y découvre peu à peu mille détails à observer, des évolutions, des ajouts, puis des éboulements pendant sa période de solitude et d’autres encore lorsqu’elle devient résidence dernier cri où rien ne manque, même pas les nains de jardin avec Blanche Neige bien sûr…

Il y a aussi beaucoup à voir et à commenter dans le jardin en terrasse qui s’étend derrière la maison à flanc de coteau.

Roberto Innocenti, dessinateur de très grand talent né en 1940 est l’auteur principal du livre : ses dessins sont tellement évocateurs que le texte de Patrick Lewis traduit magnifiquement par Jean François Ménard, plein de poésie et de charme, vient simplement s’intercaler entre les dessins en pleine page.

Ils sont en contrepoint. En voici un qui illustre les temps heureux :

«L’été vêtu de vert joue la dame d’honneur,

La fille des collines à son futur s’engage,

C’est un maçon-soldat, dans la plaine il demeure.

La vie retient son souffle à l’instant des mariages.»

Et cet autre plus nostalgique où c’est encore la maison qui commente le destin de ses habitants :

«De l’épouse à la veuve… Jamais douleur ne passe.

Mon âtre brûle et l’école attend les enfants,

Pleins de vertu, de livres, dans la chaleur des classes,

Leur innocence est belle et si brève pourtant.»

Cet album est un livre profond, émouvant et enchanteur. Il éveillera le goût du beau, du dessin évocateur, excellent pour « apprendre à voir ».

A avoir dans ses trésors, que l’on soit parent ou grand parent pour susciter la discussion, l’observation et le goût de la poésie.

Pour tous à partir de 5 à 6 ans et sans limite d’âge pour le plaisir des yeux.