Rilla est la plus jeune des enfants de Gilbert et Anne Blythe. Un brin coquette et frivole au seuil de l’adolescence, elle se révèle à elle-même et aux autres par son courage et son dévouement. L’Europe bascule dans la guerre et l’équilibre de la microsociété de son petit paradis canadien va s’en trouver bouleversé. La voici chargée d’âme avec un petit « orphelin de guerre » qu’elle élève avec une compétence qui surprend son entourage. Saura-t-elle s’en séparer si le père veuf revient de la guerre ?
Ses frères et amis partent en Europe repousser l’invasion allemande, les jeunes filles s’engagent à la Croix-Rouge loin de Glen. Un baiser échangé au seuil de la guerre a-t-il scellé son destin au soldat avec qui hier, elle dansait dans un dernier bal ? Elle finit par ne plus bien savoir. Une longue attente commence.
Anne, la mère que l’on a vu régner sur la ruche de sa maison tout au long des tomes précédents, avec tant d’amour et de finesse, de joie profonde irradiante, a bien besoin du soutien de cette petite dernière. Susan, la cuisinière et pilier de la maison, se prend à analyser les évolutions géopolitiques de cette guerre qui lui arrache « ses » petits, à elle aussi. Elle hisse le drapeau dans le jardin au gré des nouvelles du front… Gare aux pacifistes qui viendraient rôder dans sa cuisine, ils pourraient repartir bien échaudés, au sens propre !
Beaucoup d’émotion, d’attente angoissante dans ce dernier tome de la série, de poésie aussi, autour de Walter le frère tant aimé qui tarde à s’engager, peureux qui va se révéler « le plus courageux de tous » et par la personne de Gertrude, institutrice quelque peu exaltée et néanmoins visionnaire. Quant au chien du fils aîné parti au combat, il attend quatre ans sur le quai de la gare le retour de son maître, poignant le cœur de tout le village. Le verra-t-il un jour descendre d’un train, sa fidélité récompensée ?
Si la Vallée Arc-en-Ciel prend des couleurs grises dans ce dernier tome, la famille Glythe montre, par la manière dont elle accueille la souffrance, que le plus noir nuage a toujours sa frange d’or.
Saviez-vous que plus de 650 000 Canadiens et Terre-Neuviens ont combattu en Europe au cours de la Grande Guerre ? Plus de 66 000 d’entre eux ont perdu la vie et plus de 172 000 autres ont été blessés.
Ce roman vous permettra de ne jamais l’oublier.
Série à lire dans l’ordre, dès 14 ans.